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Elli Mastorou

Critique de Kinds of Kindness

Le bonheur, dans toute sa cruauté

C’est sur l’air de Sweet Dreams que s’ouvre Kinds of Kindness. Un homme d’une cinquantaine d’années en sort d’une voiture et sonne à la porte d’une demeure cossue, tandis que ‘La mort de RMF’ s’affiche sur l’écran. C’est le premier des trois récits qui constituent le nouvel opus de Yorgos Lanthimos, qu’on n’attendait pas aussi vite de retour. Après le succès de Pauvres créatures, sans doute son film le plus accessible, le cinéaste grec retrouve Efthymis Filippou, son scénariste attitré depuis Canine (2009).


Retour aux sources donc, et ça se sent : les plans sont larges, les couleurs saturées, et les enjeux du scénario… pas toujours évidents. Ce qu’on comprend vite, c’est que RMF est l’homme de l’ouverture, et que Robert (Jesse Plemons) a pour mission de l’éliminer. S’il refuse, c’est la fin d’une existence savamment orchestrée par son boss Raymond (Willem Dafoe), de la teneur de ses repas à la fréquence de ses rapports avec sa femme (Hong Chau). La peur de perdre une vie réglée comme du papier à musique le poussera-t-elle à commettre l’irréparable ? Sinon, une mystérieuse femme incarnée par Emma Stone s’en chargera, car elle a reçu la même mission…


Quel prix sommes-nous prêts à payer pour être heureux? Encore une fois, Lanthimos questionne les règles sociétales et le libre arbitre en poussant le curseur de l’absurde (et du cruel) à fond. Une réflexion qui aurait pu être réussie si elle s’était arrêtée à la première histoire, comme prévu. À la place, le film joue la surenchère (et les prolongations) en inventant deux récits encore plus absurdes et violents qui finissent par dérouter. Seul point commun : le casting, dans des rôles différents. 


Comme d’habitude, Lanthimos n’explique pas ses films – libre à chacun(e) de les interpréter. En tout cas de kindness (bonté, NDLR), on n’en a pas trouvée. C’est peut-être ça la blague. Ha-ha.



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