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Camille Wernaers

Critique : The Lost King, de Stephen Frears

Petite et grande histoire(s)

© WWE

« Cherchez une stratégie de sortie. » C’est l’un des conseils que donne le patron de Philippa Langley (interprétée avec brio par Sally Hawkins) lors d’une formation sur le marketing, au tout début du film The Lost King. Son employée le prend au pied de la lettre et quitte la pièce pour ne plus jamais revenir. Depuis quelque temps, une pensée obsessionnelle la poursuit : elle aimerait savoir où est enterré Richard III, l’un des rois d’Angleterre qui a régné au 15ème siècle, mais dont la dépouille n’a jamais été retrouvée.


Le film, réalisé par l’Anglais Stephen Frears, nous plonge dans l’histoire vraie d’une passionnée d’histoire qui a défié le monde universitaire pour rétablir la vérité autour de ce monarque, l’un des plus controversés de la royauté britannique, et ce malgré les conséquences handicapantes de la maladie chronique dont elle souffre. En 2012, elle a en effet procédé à la collecte de fonds et à la direction des fouilles sur un parking de Leicester qui mèneront à la découverte du corps de Richard III. Elle expliquera en 2013 au Guardian : « La première fois que je me suis rendue dans ce parking, le sentiment le plus étrange m'a submergé. J'ai pensé : ‘Je me tiens sur la tombe de Richard’ ». Dans le long-métrage, Philippa Langley converse régulièrement avec Richard III (joué par un captivant Harry Lloyd) qui la suit physiquement au travers de ses pérégrinations. Il s’agit bien entendu d’une métaphore, qui ne semble pas anodine : en réalité, elle se parle à elle-même, un peu comme Richard III dans la pièce que Shakespeare lui consacre un siècle après son décès.


La découverte de Philippa Langley, basée sur une simple intuition, est incroyable en soi et gagne à être racontée sur grand écran. Il faut dire que le cinéma est friand de ce type de récit, dans lequel une personne toute seule se trouve en lutte contre un système plus grand qu’elle. The Lost King évite ce travers en s’appuyant sur les soutiens dont Philippa Langley bénéficie pour mener son projet à bien. Le film a également le mérite de ne pas faire l’impasse sur le sexisme, les moqueries et le fait que les femmes sont trop souvent évincées de leur propre histoire. Bref, un feel good movie, oui mais avec un propos important.




RÉALISÉ PAR : STEPHEN FREARS

AVEC : SALLY HAWKINS, SHONAGH PRICE, LEWIS MACLEOD, HARRY LLOYD ET STEVE COOGAN

PAYS : GRANDE-BRETAGNE DURÉE : 109 MINUTES

SORTIE : LE 29 MARS


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