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Camille Wernaers

Orlando, la ressortie 4K à ne pas manquer dans les salles

Dernière mise à jour : 11 juin

Un film onirique à la croisée des genres

Il a fallu presque dix ans à la réalisatrice Sally Potter pour mener à bien son adaptation cinématographique du livre de Virginia Woolf, Orlando, sorti en 1928. Le roman a été inspiré à l’autrice par sa relation avec la poétesse Vita Sackville-West et a été décrit par son fils comme « la plus longue lettre d’amour de l’histoire ». Et d’amour, il en est aussi question dans le film de Potter, qui reprend le même récit que le roman, celui du voyage à travers les époques et les genres d’un·e jeune aristocrate anglais·e, Orlando. D’abord favori à la cour d’Elisabeth I qui lui intime de ne jamais vieillir, Orlando va ensuite traverser quatre siècles, et plusieurs désillusions amoureuses et relationnelles, comme autant de moments pour critiquer les mœurs de la bonne société, patriarcale et hétéronormée, britannique. 


Si Orlando s’identifie comme un homme au début du film, et en possède d’ailleurs tous les privilèges, le personnage rentre au XIXe siècle après un long séjour à l’étranger en tant que femme, et c’est un point de bascule. « Même personne, pas de différence. Juste un sexe différent », dit-elle. Et pourtant, la voilà désormais engoncée dans des corsets qui limitent ses mouvements, obligée de subir des remarques sexistes, et forcée de renoncer à ses droits sur ses terres. 


Tilda Swinton est fascinante dans sa manière de troubler la notion de genre devant la caméra. Son interprétation est soulignée par la mise en scène onirique de Sally Potter, qui navigue quant à elle à travers les genres cinématographiques : drame historique, comédie romantique ou conte fantastique ? Un peu tout cela à la fois, en gardant l’ironie propre au livre de Virginia Woolf par le biais de regards appuyés de Tilda Swinton vers la caméra pour briser le quatrième mur. 


Le récit se termine là où il a commencé : Orlando est adossée à un vieux chêne qui a lui aussi résisté aux assauts du temps. Un même sort semble avoir été jeté au film toujours pertinent dans son propos féministe et LGBTQIA+ des décennies plus tard. tout aussi pertinent, trois décennies plus tard.


RÉALISÉ PAR : SALLY POTTER

AVEC : TILDA SWINTON, BILLY ZANE, TOBY JONES

PAYS : ROYAUME-UNI

RESSORTIE EN SALLES: 12 JUIN

DURÉE : 94 MINUTE



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